Au Québec, il y a près de 1,7 million de personnes proches aidantes (PPA), et la majorité est sur le marché du travail. Il semble toutefois que le tiers d’entre elles ne se considèrent pas comme tel, donc ne pensent pas à aller chercher de l’aide et des ressources pour être soutenues dans leurs tâches. Est-ce votre cas?
Gisèle prend soin de son mari, qui est atteint d’un cancer. Éric fait les courses de sa voisine, une personne âgée en perte d’autonomie. Adèle a un enfant de 12 ans avec une déficience intellectuelle. Sébastien s’occupe de sa mère, qui souffre d’Alzheimer et qui réside dans un CHSLD. Gisèle, Éric, Adèle et Sébastien sont tous les quatre des personnes proches aidantes (PPA), aussi appelées « aidantes naturelles ».
En effet, la Loi visant à reconnaître et à soutenir les personnes proches aidantes et modifiant diverses dispositions législatives inclut « toute personne qui, de façon continue ou occasionnelle, apporte un soutien significatif à un membre de son entourage qui présente une incapacité temporaire ou permanente [qu’elle soit physique, psychique, psychosociale ou autre] et avec qui elle partage un lien affectif, qu’il soit familial ou non ».
La proche aidance est un soutien non professionnel qui peut prendre diverses formes, par exemple :
- le transport;
- l’aide aux soins personnels;
- l’aide aux travaux domestiques;
- le soutien émotionnel;
- l’organisation des soins.
Les défis de la proche aidance
Le quart des PPA disent avoir de la difficulté à concilier leurs responsabilités personnelles et professionnelles avec celles de la proche aidance. Le principal défi nommé est celui du temps. Les heures consacrées aux soins d’une ou d’un proche empiètent sur les autres sphères de la vie, que ce soit sur le couple, les enfants, le travail, les études, les relations sociales, le divertissement ou les activités sportives.
La proche aidance est également éprouvante sur le plan psychologique. Les PPA doivent souvent gérer plusieurs responsabilités en même temps et sur de longues périodes, tout en faisant preuve de patience et de contrôle de soi dans les situations difficiles, en plus de garder le moral pour la personne aidée. Les PPA sont donc plus à risque :
- de vivre de l’inquiétude, de l’angoisse et du stress;
- de fatigue et d’épuisement;
- d’irritabilité et de colère;
- de se sentir débordées;
- d’isolement social;
- de maltraitance;
- d’absentéisme ou de présentéisme au travail;
- d’abandon ou de report des études;
- de précarité financière;
- de développer des problèmes de santé physique et mentale.
Par conséquent, si vous êtes une personne proche aidante, n’hésitez pas à aller chercher de l’aide au besoin.
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Les mesures gouvernementales
Depuis 2018, la Loi sur les normes du travail prévoit deux journées de congé rémunérées et huit journées de congé non rémunérées par année pour les PPA. Elle leur permet aussi de s’absenter du travail sans salaire pour une longue durée et de bénéficier des Prestations pour proches aidants de l’assurance-emploi.
D’autres jours d’absence, avec et sans salaire, sont prévus en cas de décès ou de funérailles d’un membre de la famille proche et jusqu’à 104 semaines d’absence sans salaire sont allouées pour le décès d’un enfant mineur.
Des crédits d’impôt pour personnes aidantes sont également offerts par les gouvernements provincial et fédéral.
Les mesures de proche aidance en entreprise
Au Québec, 57 % des PPA occupent un emploi. La plupart des entreprises ont donc mis sur pied des mesures pour aider les membres du personnel à mieux concilier leur travail, leur famille et leur rôle de proche aidant. En voici quelques exemples :
- L’horaire de travail flexible et une certaine latitude dans les heures de repas et les pauses pour mieux gérer les imprévus.
- Le télétravail pour quelques heures ou journées par semaine, ou à temps plein, pour alléger l’horaire des déplacements.
- La semaine de travail comprimée pour permettre une plus grande présence auprès de la personne aidée.
- La possibilité de prendre des congés avec ou sans solde, d’avoir des congés d’urgence rémunérés et des vacances flexibles afin de répondre aux besoins de la personne aidée (ex. : rendez-vous médicaux, chirurgie, détérioration de l’état de santé).
- Les avances monétaires ou la mise sur pied d’un fonds d’aide pour soutenir ceux et celles qui vivent de l’insécurité financière.
- La télémédecine ou les consultations médicales sur le lieu de travail pour les PPA, puisque leur santé mentale et physique est généralement plus fragile que le reste de la population.
Bon à savoir
Même si le statut de proc