La conciliation famille-travail, avec les études parfois, débute dès le retour au travail des pères et des mères après leur congé parental. Et ça commence fort : compte tenu des besoins et du manque d’autonomie des tout-petits, c’est à ce moment qu’elle est la plus difficile… d’où l’importance de s’organiser plus tôt que tard.
Selon les dernières données recueillies par l’Institut de la statistique du Québec, l’équilibre entre le travail et la famille est tout particulièrement fragile chez les pères et les mères salariés qui ont un enfant de 0 à 5 ans.
Les résultats montrent entre autres que :
Une conciliation plus exigeante
La conciliation est notamment plus compliquée pour les pères et les mères d’enfants de 0 à 5 ans qui :
- travaillent plus de 40 heures par semaine;
- sont peu ou pas satisfaits du partage des tâches familiales;
- s’imposent beaucoup de pression concernant les soins à leurs enfants;
- n’ont pas accès à un horaire de travail flexible et à des congés payés pour des raisons familiales.
Il semble aussi que les mères ont plus de mal à concilier leurs responsabilités familiales et professionnelles que les pères. Cela serait entre autres attribuable au fait qu’elles consacrent généralement plus de temps que les pères aux tâches familiales, surtout quand les enfants sont plus jeunes. Ce phénomène persiste malgré l’implication croissante des pères dans la sphère familiale et des mères dans la sphère professionnelle.
Le manque de temps
Parmi les défis de conciliation famille-travail-études (CFTÉ) recensés chez les pères et les mères d’enfants d’âge préscolaire, ceux liés au manque de temps reviennent fréquemment.
Pour ralentir votre rythme de vie familial, tentez par exemple de :
- revoir l’horaire de la famille, en évaluant le temps nécessaire pour vos activités essentielles (ex. : soin aux enfants, sommeil, repas, travail, déplacements, courses). Intégrez ensuite les autres tâches et activités selon le nombre d’heures restant dans la semaine. Priorisez-les en fonction de vos valeurs, de vos priorités et des besoins de votre enfant et de la famille (bien manger et dormir, bouger, se sentir aimé);
- modifier vos habitudes de travail, que ce soit en diminuant vos heures de travail si possible, en refusant de faire des heures supplémentaires ou de rapporter une charge de travail à la maison. De plus, voyez si c’est possible de limiter vos déplacements grâce au télétravail à temps partiel, par exemple;
- interroger vos exigences de performance, autant dans votre vie personnelle, familiale que professionnelle. Cela peut vouloir dire de faire des choix entre vos activités sociales, sportives ou culturelles pendant quelques années, de vous enlever de la pression par rapport à l’éducation de vos enfants ou de réduire vos responsabilités au boulot (quitte à remettre une promotion à plus tard).
Demander de l'aide
Si vous avez du mal à conjuguer vos responsabilités familiales avec celles liées à votre emploi, il est important d’aller chercher toute l’aide dont vous pouvez bénéficier.
- Au travail . Saviez-vous que des mesures de CFTÉ sont offertes par la majorité des entreprises ? Renseignez-vous auprès de vos gestionnaires afin de connaître celles mises en place dans votre organisation. Les plus fréquentes sont l’accès à un horaire de travail flexible ou à des congés payés pour des raisons familiales, l’aménagement et la réduction du temps de travail ainsi que le télétravail.
- Le conjoint ou la conjointe . Le partage équitable des tâches familiales entre les deux parents peut contribuer à diminuer le stress et à faciliter la vie familiale. N’oubliez pas de répartir aussi la charge mentale liée à la planification de la vie familiale (p. ex. : liste des courses, prises de rendez-vous, inscriptions aux activités, organisation des sorties).
- Réseau de soutien . Pour vous aider à concilier l’ensemble de vos responsabilités – surtout si vous êtes à la tête d’une famille monoparentale –, faites appel à vos proches, à votre voisinage et aux ressources dans votre communauté. Tentez aussi d’établir des liens avec les pères et les mères au service de garde de votre enfant. En cas d’imprévus, d’une urgence ou d’un retard, ils pourraient devenir de précieux alliés.
Finalement, si votre conciliation famille-travail est plus difficile en ce moment, n’oubliez pas que votre enfant grandit rapidement. Au fur et à mesure qu’il acquerra de l’autonomie, vous retrouverez du temps pour vaquer à vos activités.
Services éducatifs à l'enfance au Québec
Services de gardes
Pour aller plus loin
Références :
ÉQUIPE DE NAÎTRE ET GRANDIR (2017). Le manque de temps, Naître et grandir, (page consultée en ligne le 24 novembre 2021), https://naitreetgrandir.com/fr/etape/1_3_ans/viefamille/fiche.aspx?doc=bg-naitre-grandir-manque-de-temps.
GRAVEL, M.-A. (2018). Qui sont ces Québécois en manque de temps ?, Institut de la statistique du Québec (document consulté en ligne le 24 novembre 2021), https://statistique.quebec.ca/fr/fichier/qui-sont-ces-quebecois-en-manque-de-temps.pdf.
INSTITUT DE LA STATISTIQUE DU QUÉBEC (2016). Les défis de la conciliation travail-famille chez les parents salariés, Gouvernement du Québec, (document consulté en ligne le 24 novembre 2021), https://statistique.quebec.ca/fr/fichier/les-defis-de-la-conciliation-travail-famille-chez-les-parents-salaries.pdf.
NAÎTRE ET GRANDIR (2016). Portrait de la conciliation famille-travail au Québec, (page consultée en ligne le 24 novembre 2021), https://naitreetgrandir.com/fr/nouvelles/2016/11/04/20161104-portrait-conciliation-famille-travail-quebec/.
OBSERVATOIRE DES TOUT-PETITS (2018). Conciliation famille-travail chez les parents québécois, (dossier consulté en ligne le 24 novembre 2021), https://tout-petits.org/publications/dossiers/conciliation-famille-travail/.
TREMBLAY, D.-G. Conciliation emploi-famille – Module 3 : Quelles mesures peuvent aider ?, CLOM, Université TÉLUQ, 11 p.