Rencontre avec Nadine D’Amours, présidente de la FQOCF

Rencontre avec Nadine D’Amours, présidente de la FQOCF

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Évoluant dans le milieu des organismes communautaires Famille (OCF) depuis près de 25 ans, d’abord comme intervenante Famille, puis comme coordonnatrice clinique, et depuis 4 ans comme directrice de la Maison de la famille Des Chenaux, Nadine D’Amours a été élue à la présidence de la Fédération québécoise des organismes communautaires Famille (FQOCF) le 1er juin dernier. Nous vous invitons à découvrir celle qui s’est donné comme mission de mieux faire connaître et reconnaître les OCF du Québec. 

Nadine, peux-tu nous décrire brièvement ton parcours professionnel dans le milieu communautaire? 


À la base, je voulais être
profiler pour le FBI (rires). Tranquillement mes rêves sont devenus plus réalistes. J’ai donc étudié en psychoéducation à l’Université du Québec à Trois-Rivières. Je voulais travailler avec des adolescents présentant des troubles de comportement. Quand j’ai terminé l’université, il n’y avait vraiment pas beaucoup d’emplois alors on prenait ce qui était offert. J’ai fait du bénévolat et ensuite j’ai travaillé à la Maison de la famille de Drummondville, au droit d’accès, à temps très partiel la fin de semaine. Un poste d’intervenante Famille s’est ensuite ouvert à la maison de la Famille Des Chenaux et ma candidature a été retenue. J’ai combiné les deux emplois pendant un petit bout de temps, puis j’ai décidé de me concentrer à temps plein à la maison de la Famille Des Chenaux. 

À l’époque, je m’étais dit que c’était en attendant de me trouver un poste ailleurs, puis finalement, 25 ans plus tard, je suis encore à la maison de la Famille. Je m’amuse à dire qu’au départ, c’est le communautaire famille qui m’a choisi, mais que maintenant c’est moi qui le rechoisis chaque année!  

Tu sièges au conseil d’administration de la FQOCF depuis 2021, et comme présidente depuis le 1er juin dernier. Ce n’est pas ton premier engagement au sein de la FQOCF, n’est-ce pas? 

Non effectivement, mon premier engagement avec la FQOCF a débuté en 1999 alors que j’ai fait partie du Comité provincial de travail sur l’éveil au monde de l’écrit qui était chapeauté par Judith Poirier (qui occupe maintenant le poste d’accompagnatrice, Développement et mobilisation à la Fédération). 

Par la suite sont arrivées les formations en littératie Au trot sur les lettres, au galop sur les mots et Mille pattes, 1000 mots que j’ai données pendant plusieurs années à différentes organisations, tout en occupant mon poste de direction. Plus récemment, j’ai aussi offert la nouvelle formation Nos histoires de famille 

Et tu as participé au projet AGORA qui était mené conjointement par la FQOCF et le Centre d’études interdisciplinaires sur le développement de l’enfant et la famille (CEIDEF) de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), c’est bien cela?  

Oui, pendant 7 ou 8 ans, j’ai occupé le rôle de co-animatrice du projet AGORA. Ce projet avait l’objectif de soutenir le transfert et la mobilisation des connaissances sur l’accompagnement des familles, et plus particulièrement sur l’action communautaire autonome Famille (ACAF). 

Au cours de cette période, j’ai également été mandatée par la FQOCF, en compagnie d’Hanny Rasmussen qui était alors responsable du développement des pratiques d’ACAF pour le projet AGORA, pour aller offrir de la formation sur les pratiques en OCF aux intervenants de maison de la famille en France. Nous avons animé une communauté de pratique et de savoir (CPS) et des conférences pour présenter l’ACAF et l’empowerment des familles en OCF. C’est une expérience qui a été très révélatrice pour moi. La plupart des familles rencontrées ne parlaient pas français, il était donc impossible de créer le lien en parole. Le lien se créait au-delà des mots et j’ai beaucoup appris. 

J’ai aussi fait partie d’un processus d’échanges avec la maison de la famille de Bordeaux. Je me suis rendue sur place pour voir les pratiques de cette maison de la Famille et la directrice de cette maison de la famille est également venue à la Maison de la famille Des Chenaux voir comment ça fonctionnait.  

Nadine, d’après toi, quels sont les plus grands défis à venir pour les OCF? 


Si je te réponds avec une posture de direction, je te dirais que c’est la rétention de personnel à cause du manque de financement.
 

Si je te parle au niveau du terrain, le défi c’est de répondre aux besoins et aux intérêts toujours grandissants des familles. Il y a maintenant cette réalité où plusieurs parents vont chercher beaucoup d’informations sur Internet et parfois les informations sont inadéquates. Il faut donc déconstruire ces trucs. C’est un enjeu encore plus présent depuis la pandémie où on a été habitué à aller chercher l’information sur Internet. Il n’est pas rare que dans nos animations nous devons déconstruire certaines informations que les parents ont lu sur internet, tout en gardant en tête qu’ils sont le premier éducateur de leurs enfants. Il faut alors travailler l’empowerment et constamment se rappeler que nous ne devons pas nous positionner en expert. C’est un travail exigeant, mais très enrichissant. 

Tu as mentionné lors de l’assemblée générale annuelle que l’enjeu de la reconnaissance des OCF était primordial pour toi, c’est exact? 

Oui, c’est un enjeu tellement important. On doit continuer à se faire connaître et reconnaître. On a fait une grande avancée depuis les 4 ou 5 dernières années, mais il reste encore beaucoup de travail à faire. 

Ce qui distingue nos pratiques en OCF doit être mis à l’honneur afin que la population en générale puisse bien connaitre nos champs d’action. Une chose que je trouve importante quand je parle d’ACAF et de milieu de vie, c’est que les parents se sentent compétents. Je trouve cela tellement triste de voir que les parents n’ont pas toujours confiance en eux et qu’ils aient besoin de se faire valider auprès de plusieurs intervenants pour voir si c’est correct. Pour moi, c’est la base de mon travail que les parents se sentent assez importants et compétents pour s’impliquer dans le développement de leur enfant et dans son cheminement tout au long de sa vie. C’est ce qu’on fait en OCF, peu importe les petits défis ou enjeux que le parent vit. L’ACAF et le milieu de vie, j’y crois et je veux vraiment que ce volet soit mis en lumière. 

Comme présidente, qu’aimerais-tu accomplir? 

Je veux poursuivre le travail de Sylvianne Poirier qui était présidente et je veux continuer de rapprocher la FQOCF de ses membres. J’aimerais aussi rapprocher les intervenants de la Fédération. Il y a beaucoup de comités, d’événements et de formations pour les directions, mais un peu moins pour les intervenants. Avec l’appui de l’équipe de travail, j’aimerais soumettre l’idée de créer un comité « clinique » où les enjeux des intervenants pourraient être discutés. Je veux que les membres sentent que la FQOCF est là pour eux et qu’elle est à l’écoute de leurs besoins et intérêts. 

Je vois grand pour la Fédération. Comme je te disais plus tôt, je trouve que les OCF gagnent à être connus. Je veux m’impliquer là-dedans aussi pour que les organismes soient vraiment reconnus, puis valorisés. Tout le travail qu’on fait, notre façon de travailler avec les familles, la relation égalitaire qu’on a avec les familles, je veux mettre ça de l’avant et je veux que ça rayonne! 

Découvrez les membres du conseil d’administration de la FQOCF qui siègent en compagnie de notre présidente Nadine D’Amours.

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